Choix de l’appareil photo pour de l’astrophotographie
On peut faire de l’astrophotographie avec n’importe quel appareil diurne dès lors qu’il a la capacité à faire une mise au point manuelle. S’il peut faire des expositions de plus de 30 secondes, c’est encore mieux, mais pour commencer on fait rarement des poses plus longues, car elles sont plus difficiles pour un tas de raisons que nous évoquerons dans la suite de l’article.
Ce qui est très rassurant c’est qu’en astrophoto, les appareils haut de gamme ne s’en tirent souvent pas mieux que des reflex d’entrée/milieu de gamme. Ou si c’est le cas, ils ne sont que très peu avantagés.
Le point embêtant c’est le filtre IR (infrarouge) de ces boîtiers. En effet, de jour il est important d’avoir un filtre IR devant le capteur pour éviter qu’il ne sature à cause de l’immense quantité de ces photons. Le problème c’est qu’ils ne sont pas très précis et mangent une petite partie du rouge visible très important en astro : le H alpha, un rouge sombre massivement émis par de magnifiques nébuleuses.
Ce filtre absorbe entre 70 et 90% du Ha selon les modèles et il faudra donc poser entre 3 et 5x plus longtemps pour faire ressortir les nébuleuses. Il est néanmoins possible de modifier la plupart des reflex soit vous-même si vous êtes bricoleur, soit par un professionnel qui remplacera le filtre par un plus précis qui bloque toujours les IR mais ne bloque pas les rouges sombres visibles. Le coût d’une telle opération est entre 250 et 500€ suivant le modèle de votre appareil photo et si vous voulez faire apposer un filtre de remplacement. Pour ma part, j’ai transformé mon Nikon D 7100 en retirant le filtre et il a trouvé une seconde jeunesse.
Notions essentielles pour bien réussir ses clichés astro
Votre appareil photo numérique vous permet de capter bien des choses qui sont hors de portée de votre œil. Néanmoins, pour obtenir des résultats sans défauts, il va falloir un peu faire connaissance avec votre capteur.
Si les notions de bruit de lecture (read noise) et de bruit thermique (dark noise) vous sont inconnues, oubliez tout ce que vous croyez savoir sur les réglages ISO. Nous allons découvrir dans cette section comment tirer le meilleur de votre appareil photo la nuit.
Comprendre le comportement du capteur
Un capteur est comme un seau d’eau qui se rempli un jour de pluie, sauf qu’au lieu de collecter de l’eau il collecte de la lumière. Comme le seau, il a une contenance et une taille.
Plus les photosites de votre capteur sont gros, et plus il sera sensible. Autrement dit, suivant la surface (µ 4/3, APS-C, APS-H, Full Frame), plus il a de mégapixels, moins il est sensible. C’est l’équivalent du diamètre du seau.
Plus la dynamique est importante, et plus sa capacité à recueillir de la lumière est importante. C’est l’équivalent du volume du seau. (Si on veut poursuivre, l’objectif optique sera considéré comme un entonnoir au-dessus du seau, plus il est ouvert et plus l’entonnoir sera de grand diamètre).
C’est tout. Le réglage ISO ne permet pas de recueillir plus de lumière, c’est juste un paramètre qui va changer la façon dont vous videz votre seau une fois que vous pensez être satisfait de la quantité d’eau recueillie.
Lors du vidage, vous allez :
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perdre un peu d’eau en ren
Le bruit de lecture
Le bruit de lecture (ou read noise) est caractérisé par les erreurs de lecture du capteur quand l’obturateur se ferme. C’est équivalent à la capacité à verser le contenu du seau précisément dans des bouteilles sans en mettre à côté.
Chaque capteur à son comportement qui lui est propre, et ne bouge que très peu au cours de la vie de l’appareil.
Cette erreur est fonction du réglage ISO. Comme les constructeurs de reflex numériques conçoivent leurs appareils pour les photos de jour, ils se moquent pas mal des erreurs de bruit de lecture, puisqu’il est très négligeable dans une scène en pleine lumière. Ainsi à bas ISO le bruit de lecture va être très important. Il va rapidement chuter en montant les ISO puis stagner.
Pour en savoir plus sur VOTRE capteur, se rendre sur le site Photons to Photos (en anglais).
On serait donc tenté d’utiliser des ISO très haut. Mais voilà, en augmentant les ISO, on diminue la dynamique et la sensibilité aux couleurs du capteur.
C’est le paramètre le plus important, il faudra autant que faire se peut se positionner au réglage ISO engendrant le moins de bruit de lecture mais en conservant une bonne dynamique et une bonne sensibilité des couleurs.
Le bruit thermique
Votre capteur est un composant électronique alimenté par de l’électricité. Comme (presque) tout composant électrique, il chauffe et se perturbe lui-même. Ceci donne lieu au bruit thermique (ou bruit de dark).
Les paramètres qui jouent sur le bruit thermique sont la durée d’exposition et les ISO. Plus les ISO sont hauts, plus le bruit thermique est élevé. Plus la durée d’exposition est longue, plus le bruit thermique est élevé.
Contrairement au bruit de lecture qui reste le même photo après photo, le bruit thermique bouge aléatoirement sur la photo et est dépendant de la température extérieure. Ainsi, si on prend suffisamment de photos et qu’on les superpose, le bruit thermique va disparaître. C’est la notion clé ! Prendre plein de photos pour faire disparaître le bruit thermique et engranger un maximum de vrai signal !
Brute (1 photo de 120″)
Intégration de 2 h de poses (100×120″)
Vous allez me dire : mais alors combien de photos dois-je prendre ?
Et là je vous réponds comme d’habitude … ça dépend.
Ça va dépendre de :
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la luminosité de l’objet pris en photo (plus la rosée est importante et moins il faudra attendre pour ne pas avoir trop d’eau sur le correcteur de comas )
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la qualité finale de la photo que vous voulez obtenir.Au minimum il faudra compter 60 minutes de pose. Il n’y a pas de maximum même si au bout de 8 à 15h votre appareil ne sera plus capable de prendre beaucoup plus d’information.
C’est bon, j’ai 100 photos ! Et maintenant j’en fais quoi de ces 100 photos !?
Pour le savoir RDV sur la page Traitement de la photo en astrophotographie